Dans 5 ans…

Angoisse pour les parents d'élèves de terminale. De réunions en fiches d'infos à remplir au bic noir, les faits sont là : l'enfant va devoir dès cet hiver, avant même de savoir s'il aura le bac, se décider pour l'après. La pression monte, et selon la série dans laquelle ils sont engagés, ils doivent choisir d'aller à la fac, ou pas, en prépa d'école gnagnagna, en IUT etc…angoisse. Car vu les chiffres du chômage et la situation de leurs petits copains espagnols ou portugais, ça craint. A l'âge où on a cette faculté inouïe de savoir vivre au présent, où on s'ouvre à toutes les émotions, où les hormones sont en ébullition et les sentiments accrochés à l'arc en ciel, ces jeunes sont censés s'engager dans une voie en étant capables de dire ce qu'ils veulent faire de leur vie dans 5 ans…voire 10.

Devant la détresse de certains jeunes, je me suis mise à leur place, pour voir. J'ai imaginé qu'on me demandait de prendre une décision là, maintenant, pour me projeter dans 5 ans. On m'expliquait, comme le font beaucoup de profs, que si je me plante, ce sera très difficile de changer de voie; on m'enjoignait de me décider vite, car les places sont chères, et de bosser à fond, car seuls les meilleurs ont réellement le choix. Et comme j'hésite encore entre mes passions et la raison, on me mettait la pression, en me disant que le temps presse, et qu'il faut mettre des croix dans des cases. 

Et bien, vous savez quoi? Sortie de ce cauchemar, je me dis que pour rien au monde je n'aurais aujourd'hui 17 ans. Que nous marchons sur la tête et que ce n'est pas étonnant de voir des jeunes pêter les plombs. 

Alors se débrouiller avec ce système tordu qui est le nôtre, ok, mais on peut peut être aussi leur montrer, à ces gamins, qu'on a toujours le choix, au fond. Même de se planter. Pour recommencer.