Et si on arrêtait de stresser à cause du stress? Et d'abord, c'est quoi ce mot? Stress vient du latin, "stringere", qui signifie "être en tension". C'est une réaction émotionnelle et physique devant la nouveauté, quelle qu'elle soit : choc, nouveau boulot, nouvelles contraintes qu'on ne maîtrise pas, rendez-vous important, rencontre bouleversante, et nous voilà l'estomac noué, le souffle court, et les jambes molles.
Premier constat : Le stress, c'est de la vie, et rien que de la vie. C'est la preuve palpable que vous allez bien, puisque vous ressentez des émotions.
Deuxième constat : la vie, par définition, c'est l'inconnu permanent. Qui peut prédire ce qu'il va se passer dans la minute?
Donc, c'est normal, et même souhaitable, de réagir face à ces situations nouvelles en permanence, et de ressentir des émotions.
Ces réactions sont des indicateurs, et surtout de puissants moteurs : le stress avant un examen permet d'avoir envie de réussir, le stress d'un premier rendez-vous amoureux nous rend sensible, le stress des factures à payer nous incite à faire attention à nos dépenses…
Il y a donc un effet vertueux du stress, vitale même.
Le problème c'est qu'on emploie le mot stress uniquement dans un sens négatif. Comme si dans un monde en perpétuelle mutation on devait être des robots insensibles à la tâche, parés à toute épreuve. Or le stress qui rend malade, c'est de la peur. Et le propre de la peur, c'est de nous avertir des dangers, pour mobiliser toutes nos forces.
Alors, je vous le demande : n'est-ce pas normal d'avoir peur d'être viré du jour au lendemain? De pointer à Pôle Emploi sans aucune visibilité? D'être dirigés par des leader qui ont encore plus peur? De grandir sans trouver sa place? De se sentir seul? De voir la vie défiler à toute vitesse?
Si, c'est normal, et même humain d'avoir peur. Et s'avouer qu'on est mort de trouille, c'est arrêter d'être victime du stress, reprendre toutes ses forces vives, et se lancer à l'assaut des démons.